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« Je manipule mes animaux seul, en toute sécurité »

Nicolas Capsenroux, éleveur allaitant dans le Cantal, fait de la sécurité une priorité sur son exploitation.

Construire sa façon de travailler autour de la sécurité, c'est le défi relevé par Nicolas Capsenroux, éleveur de salers dans le Cantal.

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La sécurité coule de source dans l’élevage allaitant de Nicolas Capsenroux. Cet éleveur du Cantal manipule ses 90 salers en totale autonomie. Il est formel : « Pour moi, la sécurité est une priorité. » Et ses bâtiments le reflètent. Ils sont équipés d'un parc de contention, de barrières amovibles et d'un quai de chargement accessible depuis toutes les cases. « Je fabrique des barrières moi-même, explique-t-il. J’ai beaucoup d’idées et j’aime mettre en place des installations simples. »

Par exemple, lors de la vaccination, Nicolas établit un couloir grâce à quatre barrières au milieu de l’enclos. « Cela permet de contenir les animaux, sans les changer d’environnement. » Résultat : moins de stress pour l’animal, donc une réduction des risques de comportements dangereux pour l’éleveur. « Les animaux sentent que quelque chose ne va pas quand on les déplace. Je le fais le moins possible » (lire l'encadré). Malgré leurs vingt années d’ancienneté, l’éleveur juge que ses bâtiments sont toujours fonctionnels. « J’avais été très bien conseillé à l’époque », se réjouit-il. Ses constructions et modifications sont pour lui « une manière de les moderniser, pour éviter les situations dangereuses ».

Adapter son système

Ces infrastructures entrent dans une logique de sécurité à l’échelle du système d'élevage. « Je garde une exploitation à taille humaine, pour pouvoir être auprès des animaux le plus possible », souligne Nicolas. Cette phase d’observation lui permet d’identifier les bêtes plus dociles, « gentilles », pour le renouvellement. « J’ai commencé à écorner les animaux il y a quelques années. Dorénavant, je ne ferai pas marche arrière. » Pour l'éleveur, cette pratique est justifiée au regard de son intérêt pour sa propre sécurité et aussi celle de ses animaux.

Prendre son temps

Au-delà de ses précautions matérielles, Nicolas minimise également les risques d'accidents par son comportement avec les animaux. « Si je suis énervé ou perturbé, les animaux le ressentent », admet-t-il. Alors, l’éleveur garde en tête certains points clés : rester vigilant, ne jamais tourner le dos aux animaux, et surtout, être patient. « Il faut toujours prendre son temps. Aller vite, c’est accidentogène », affirme l’éleveur. Selon lui, inutile de presser le bovin à coups de bâton. « Je n’en utilise pas. Mes animaux sont des êtres vivants. Je leur laisse le temps d’analyser la situation, et logiquement, cela se passe bien. »

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